Les débuts de VMCV
C’est sur la Riviera que le premier tramway électrique de Suisse voit le jour le 2 mai 1888, répondant aux exigences et à la demande croissante de l’industrie touristique de l’époque. Précurseur dans le pays, le tramway Vevey-Montreux-Chillon VMC est en outre le deuxième en Europe à fonctionner à l’électricité. Un véritable bijou de technologie qui, à ses débuts, est alors considéré comme un moyen de transport de luxe. Rapidement, il s’impose comme la plus formidable création de la Riviera vaudoise.
Parallèlement à la ligne VMC, la société de tramway Chillon-Byron-Villeneuve (CVB) est créée en 1903 par différents notables et élus de la région. En décembre 1912, la ligne VMC devient VMCV, ralliant Vevey à Villeneuve d’un seul trait et évitant aux voyageurs de transborder à Chillon.



Crédit photo : Archives communales de La Tour-de-Peilz
La question du trolleybus
En 1938, un demi-siècle après sa mise en service, la question du remplacement du tramway par des trolleybus commence à émerger. En effet, les citoyens se plaignent du bruit engendré par le tram et force est de constater que ce moyen de locomotion n’est plus en adéquation avec le flot de circulation grandissant sur les routes. A côté des voitures dont la technologie s’améliore rapidement et la vitesse augmente, le tram donne l’impression d’aller toujours plus lentement, d’occuper trop de place sur la chaussée et de devenir également d’autant plus dangereux avec ses nombreux changements de côté de route.
Le trolleybus a déjà remplacé le tramway dans de nombreuse villes en Italie, Allemagne et aux Etats-Unis. En Suisse également, le trolleybus a fait son apparition à Lausanne et Winterthour entre 1936 et 1938. Face à tous ces arguments, les municipalités de la Riviera envisagent alors de mener une étude sur le remplacement du tramway. Une commission intercommunale est créée et les directeurs de la Société Romande d’Energie (ancêtre de VMCV) sont contactés pour échanger sur le sujet. Ces derniers acceptent de réaliser une étude de faisabilité et font part de leurs conclusions l’année suivante en 1939. Mais bientôt, la 2e Guerre Mondiale éclate, faisant passer ces discussions au second plan.
L’étude est néanmoins reprise dès 1940 avec la commande d’une contre-expertise dont les résultats sont examinés et acceptés en 1942. Alors que l’étude technique est terminée, il reste la question financière à discuter. Le déficit de la ligne VMCV est important et l’investissement dans un service de trolleybus pourrait amener des améliorations à terme mais s’avère très cher à mettre en place. Les années passent et la question reste ouverte.


Crédit photo : Archives communales de La Tour-de-Peilz
A mesure que les années passent, l’impatience de la population se fait grandissante. En 1952, la section de la ligne de tramway entre Bon-Port et Villeneuve se voit remplacée par un service d’autobus, les installations électriques nécessaires au fonctionnement du tram ayant été retirées. Habitants et professionnels du tourisme ne manquent pas de faire entendre leur mécontentement.
En septembre 1953, VMCV émet le souhait de réaliser des essais comparatifs entre différents constructeurs de trolleybus. Les Ateliers de constructions mécaniques de Vevey (ACMV) annoncent avoir entrepris des études pour la fabrication de trolleybus. Deux défauts courants de ce type de véhicules doivent être corrigés : leur poids considérable et leurs suspensions souvent insuffisantes. Les ACMV achèvent finalement un premier trolleybus au squelette réalisé en tubulaire (métal léger) et doté d’un système de suspension en caoutchouc. Le prototype est donc prêt à entrer en compétition lorsque VMCV ouvrira les commandes.


1. Prototype trolleybus - Sécheron, 1953 / 2. Dessin du prototype
Crédit photo : 1. VMCV / 2. Nouvelle Revue de Lausanne (31.03.1958)
Arrivée du trolleybus imminente
Alors que la question « à quand la disparition du tram » est sur toutes les lèvres, les choses avancent au niveau des autorités. Un projet de convention pour une ligne de trolleybus est en discussion. C’est finalement le 23 mars 1955 que les Municipalités de Vevey, La Tour-de-Peilz, Montreux-Châtelard, Montreux-Planches et Veytaux accordent la concession nécessaire. Le Conseil d’Etat Vaudois et l’Office Fédéral des Postes et Chemins de fer signent à leur tour respectivement la concession cantonale et fédérale.
VMCV peut enfin passer commande pour 18 trolleybus et amorcer les travaux pour la création de la ligne de contact. La construction des trolleybus est le fruit d’une collaboration entre différents constructeurs : alors que les organes de direction sont fournis par l’entreprise soleuroise Berna (Olten), les ACMV et les Ateliers de Sécheron à Genève (SAAS) travaillent conjointement sur la partie mécanique et l’équipement électrique.
Les nouveaux véhicules mesurent près de 11 mètres de long et 2,40 de large, tandis que la hauteur intérieure est de 2,08 mètres. Ils sont dotés d’un moteur de 130 chevaux et d’une vitesse maximale de 60 km/h. L’équipement intérieur est ultra-moderne pour l’époque : chauffage à rayons infra-rouges par les parois et le plafond et éclairage au moyen de tubes phosphorescents. Enfin, les voitures sont dotées de 26 sièges tandis que 55 personnes peuvent également voyager debout, montant à 81 le nombre de places disponibles à bord.

Plans du trolleybus Berna
Le tout premier trolleybus VMCV est livré à l’été 1956 pour la réalisation d’essais et d’ajustements sur le terrain. C’est le 18 juillet de cette même année que le premier trajet en trolleybus est réalisé entre Villeneuve et la Place du Marché de Montreux avec à son bord quelques conducteurs et formateurs, mais pas de public. Le reste de la flotte est attendu dans les mois suivants.
En 1957, les travaux d’enlèvement du rail de tramway débutent, les municipalités profitant de l’occasion pour procéder à de nombreux élargissements de la chaussée. Les tronçons de rails retirés de la route, eux, sont revendus à diverses entreprises régionales. Enfin, le 18 avril 1957 est effectuée la toute première liaison en trolleybus entre Villeneuve et la Place du Marché de Montreux. Dans le courant de l’été 1957, un deuxième tronçon de la ligne de trolleybus est mis en service entre la Place du Marché et le Dépôt VMCV. Le reste de la ligne est progressivement remplacé en 1958, d’abord en janvier avec un premier tronçon jusqu’à Entre-Deux-Villes, puis en avril jusqu’au terminus de Vevey.

Cohabitation tram et trolleybus
Crédit photo : Nouvelle Revue de Lausanne (20.01.1958)
Adieu le tramway
Alors que le trolleybus entre en scène, le tramway tire sa révérence : c’est le dimanche 19 janvier 1958 à 23h23 qu’il s’élance pour sa toute dernière course, entre Entre-Deux-Villes et le quartier de la Gare à Vevey. Pour le plus grand bonheur des habitants et automobilistes de la Riviera !
« En ce mois de janvier 1958, l’automobiliste a eu de la peine à croire à son bonheur. Finies les parties de slalom et de cache-cache avec ces caisses ferraillantes ! Oubliées ces angoisses lorsqu’au virage on se trouve nez à nez avec un tram et une voiture roulant de front ! terminé l’inquiétant dilemme : faut-il tenir ma droite ou bien va-t-il s’aiguiller tout à coup sur sa gauche ? »
« Ce vieux roi des chaussées a finalement consenti à quitter ses rails. Ouf ! Il était temps »
Extraits de la « Nouvelle Revue de Lausanne », 31.03.1958
Les trois derniers tramways qui circulaient sur le tronçon d’Entre-Deux-Villes au quartier de la gare à Vevey sont désormais à l’arrêt, attendant d’être chargés sur des camions les amenant à Romont où ils seront détruits. Le quatrième et dernier tronçon à voir arriver le trolleybus est celui d’Entre-Deux-Villes au terminus de Vevey. En attendant le mois d’avril 1958, il se voit desservi par des autobus.


Crédit photo : 1. Nouvelle revue de Lausanne (31.03.1958) / 2. Journal de Montreux (20.01.1958)
Nouveau trolleybus, nouvelle ère
Le trolleybus fraichement arrivé amène avec lui son lot de nouveautés. Si le tracé entre Villeneuve et Vevey reste essentiellement le même que celui du tramway, quelques modifications viennent s’y greffer. A Villeneuve désormais, les trolleybus empruntent la nouvelle route jusqu’au débarcadère avant de rejoindre la place de la gare puis de revenir vers Montreux par la rue du Nord. A l’autre bout de la ligne, à Vevey, le terminus s’effectue maintenant à la station inférieure du funiculaire. Le nombre d’arrêts a été réduit, passant de 63 à 39. En les espaçant, le service est accéléré et la circulation automobile est moins perturbée. Partout où cela est possible, des niches ont été créées dans les trottoirs à la hauteur des arrêts afin que les trolleybus s’écartent de la route et facilitent le passage des autres véhicules.
La ligne de trolleybus est alimentée par trois stations de redresseurs qui transforment le courant alternatif en courant continu 600 volts. L’une de ces stations est située à Vevey (445 kilowattheures), une autre à Veytaux (250 kWh), tandis que la dernière se trouve au dépôt de Clarens (2x 445 kWh). De plus, la ligne de contact est double sur tout le parcours, permettant aux véhicules de se croiser n’importe où.


Crédit photo : VMCV
Le dépôt de Clarens a lui aussi subi d’importantes transformations pour accueillir les trolleybus : une vaste station de lavage a été créée avec lift et les installations indispensables de nettoyage, graissage et contrôle. La grande halle est modifiée : rails et fosses ont été supprimés et remplacés par une grande dalle de béton avec caniveaux servant à l’écoulement des eaux et au passage des tuyaux de chauffage, celui-ci maintenant la fluidité de l’huile dans les organes de roulement des véhicules. Les trolleybus sont rangés en quatre colonnes et disposent de deux lignes de contact pour la sortie.
L’atelier et son outillage ont également dû être adaptés aux nouveaux besoins. A cette occasion, les locaux du personnel ont eux aussi bénéficié d’un rafraichissement. La peinture des trolleybus se faisant au pistolet, il a fallu créer un local spécial muni de tous les perfectionnements nécessaires : compresseurs, installations d’aspiration des vapeurs de peinture, de chauffage de l’air, … Enfin, il a également fallu dédier un local au stockage des pneumatiques, le service normal de 18 trolleybus exigeant un stock de 200 à 300 pneus.
Si les installations ont connu d’importants changements avec l’arrivée des trolleybus, le personnel n’est pas en reste. Pour être habilités à prendre le volant des trolleybus, les conducteurs doivent recevoir une formation théorique et pratique avant de passer un examen pour l’obtention d’un permis spécial. De plus, ils sont tenus de passer une visite médicale jugeant de leur état de santé, de leurs réflexes, de leur bonne vue et bonne ouïe.


Crédit photo : 1. VMCV / 2. Maquette construite par P. Reymond (~1970)
Essor et évolution du trolleybus
Les trolleybus sillonnent la Riviera année après année, faisant le bonheur des locaux et des touristes. A mesure que la région se développe, la fréquentation augmente et bientôt, aux heures de pointe, les véhicules se trouvent pleins à l’excès. En 1958, les trolleybus transportent entre 300'000 et 400'000 voyageurs – soit un peu plus de 4 millions en un an. Au début des années 1960, ils sont 5,9 millions par an à emprunter la ligne VMCV.
Les trolleybus étant déjà dotés d’un système permettant la traction de remorques, un projet est mis à l’étude et les premiers essais sur le terrain sont réalisés en 1963. Six remorques sont finalement mises en service entre 1965 et 1966. Selon la fréquentation du réseau, elles sont attelées aux trolleybus quand cela s’avère nécessaire. Dotées de 27 places assises et de 53 debout, elles viennent doubler la capacité d’une course, portant à 161 le nombre de places à bord.

Plans des remorques VMCV
Au fil des années, les équipes VMCV mettent tout en œuvre pour que les installations restent modernes et au goût du jour. Entre 1975 et 1976, des automates à billets sont ainsi progressivement installés aux arrêts-clés du réseau et dans tous les véhicules, permettant aux usagers de prendre eux-mêmes leur titre de transport.
Le matériel nécessite un entretien constant. Les 25 kilomètres de ligne de contact doivent être surveillés en permanence car l’usure peut être rapide en certains endroits, comme les virages, à cause du frottement des perches contre le fil. En 1986, il est décidé d’ajouter une quatrième station de redresseur sur la ligne de contact, au niveau de Villeneuve. En effet, lorsqu’un grand nombre de trolleybus circule sur le réseau aux heures de pointe, le seuil critique pour l’énergie disponible est souvent dangereusement approché. Cette quatrième station doit permettre de disposer en tout temps d’une marge suffisante d’électricité. Elle s’avèrera aussi indispensable lors de l’achat de nouveaux trolleybus plus puissants.
Car oui, la question d’un renouvellement de la flotte est déjà bien installée depuis la fin des année 1970, un peu plus de 20 ans après la mise en service de la première génération de trolleybus. De nombreuses interrogations émergent : faut-il choisir des véhicules articulés ou garder le système de remorque, et selon les véhicules choisis, faut-il agrandir le dépôt, construire de nouveaux ateliers, etc.


Essais des remorques, 06.09.1963
Crédit photo : Archives de Montreux, MTX-M-c-003-00009
« Pour vos sauts de puce : le bus ! »
Les année 1980 voient VMCV réfléchir à son avenir, élaborer des plans englobant toutes ces questions et mettre différents projets à l’étude. La décennie est également témoin du centenaire de la création de la société en 1886. Pour célébrer ce jubilé, VMCV met en place au printemps 1986 une grande campagne qui marquera plusieurs générations de voyageurs : le « loto-bus » ou « bingo-bus ».
Des yeux et un grand sourire sont affichés sur le capot des trolleybus et le slogan « Pour vos sauts de bus : le bus ! » est largement relayé. A côté de ceci, un grand concours est organisé, sous la forme d’un loto. Quelques 75'000 cartes de loto sont distribuées aux ménages de la région. Chaque jour pendant près de 2 semaines, des numéros sont tirés au sort et sont affichés sur les flancs des trolleybus. A chacun de les repérer et de cocher sur sa carte ceux qu’il retrouve. L’engouement est au rendez-vous et quelques 170 heureux gagnants se voient remettre différents prix, plus ou moins conséquents.
En 1988, c’est au tour de la ligne, d’abord desservie par les tramways puis par les trolleybus, de fêter ses 100 ans. A cette occasion, l’entreprise affuble les trolleybus de leurs yeux et de leur sourire sur le capot comme fait deux ans auparavant. La campagne avait tant plu à l’époque qu’elle devait être reconduite, cette fois avec le slogan « 1888-1988 : 100 ans de sauts de puce ! ».




Crédit photo : 1. 3. VMCV / 2. L'Est Vaudois (28.04.1986) / 4. Jean-Pierre Butikofer (1994-1995)
VMCV prêt à entrer dans la modernité
Durant l’été de cette même année 1988, la direction annonce les grandes nouveautés à venir chez VMCV. La première étape consiste à ériger de nouveaux ateliers, de nouveaux locaux techniques et des parkings sous-terrain. Ceux-ci sont achevés en octobre 1990. Viennent ensuite la construction des locaux administratifs et de l’école professionnelle puis la rénovation et l’agrandissement de la remise, qui devra à terme accueillir de nouveaux trolleybus. La modernisation de l’entreprise est bel et bien engagée.
En parallèle, VMCV cherche également à renouveler sa flotte de trolleybus qui en 1991, avec 34 ans de service, est le plus vieux parc automobile du pays encore en activité. Les réflexions sont engagées et de nombreux constructeurs sont au début pressentis pour doter VMCV de nouveaux véhicules. Le cahier des charges établi est exigeant : un plancher surbaissé et un design plus moderne font partie des qualités recherchées. Plusieurs essais sont réalisés au fil des années suivantes. Au bout du compte, les trolleybus du constructeur belge VanHool propulsés par l’entreprise allemande Kiepe remportent le contrat.
En attendant que les véhicules Berna prennent leur retraite, ils bénéficient d’un coup de frais bienvenu avec la location de leurs surfaces à des annonceurs locaux. Dès 1990, les habillages intégraux de trolleybus commencent et remportent un franc succès. Ces espaces publicitaires sont fortement demandés et les clients se pressent pour obtenir leur véhicule : le centre Artevil à Villeneuve, le centre commercial Riviera, le garage de la Veveyse, la Vaudoise Assurances ou encore les pharmacies de la Riviera font partie de ceux qui ont affiché leurs couleurs sur la première génération de trolleybus.


Habillage publicitaire : 1. Vaudoise Assurances / 2. Pharmacies de la Riviera
Crédit photo : Jean-Pierre Butikofer (1994-1995)
Une arrivée en grande pompe
Au début des années 1990, l’arrivée des nouveaux trolleybus se prépare chez VMCV. 18 véhicules ont été commandés au consortium belgo-allemand VanHool-Kiepe et doivent être mis en service en 1995.
Un prototype de trolleybus AG300T arrive chez VMCV en avril 1994 afin de procéder aux contrôles et corrections nécessaires. Présenté lors du 13ème Salon international des véhicules utilitaires en janvier 1994 à Genève, il attire fortement l’attention avec ses caractéristiques modernes voire avant-gardistes pour certaines.
Articulés, les trolleybus mesurent 18 mètres de long et 2,50 mètres de large. Leur plancher surbaissé à 33 centimètres du sol constitue une petite révolution, facilitant l’embarquement aux voyageurs et surtout aux personnes à mobilité réduite. Pour ces dernières, une rampe d’accès est prévue, leur garantissant une autonomie totale. Un total de 135 places est disponible à bord, 42 assises et 93 debout. Les équipements techniques, tels que chauffage, ventilation et composants électroniques, sont placés dans le toit, afin de garantir un confort maximum aux voyageurs. La traction électrique des véhicules est effectuée au moyen d’un moteur dont la technologie découle de celle des TGV : le moteur asynchrone signé par le constructeur allemand Kiepe est prévu pour récupérer et emmagasiner de la puissance lors des freinages, permettant d’économiser près de 25% d’énergie électrique. La commande des aiguilles aériennes se programme en avance, en fonction du parcours prévu. Les distributeurs de billets embarqués sont également renouvelés et modernisés. Un positionnement par satellite permet l’exploitation automatique des appareils et de l’annonce des arrêts, indiquant en tout temps où se trouve le véhicule sur le réseau. Enfin, la prise de billets est facilitée grâce à l’introduction d’une billetterie magnétique, technologie déjà utilisée dans le domaines des remontées méchaniques.

Plans du trolleybus AG300T
Le prototype soulève un intérêt important de la part d’un grand nombre de villes en Suisse et à l’étranger. En janvier 1995, il s’achemine vers Bologne afin que les transports publics de la ville puissent l’essayer sur leur réseau. De plus, à sa sortie de l’usine VanHool en Belgique, l’un des véhicules fait étape à Gand pour y être testé avant de rejoindre la Riviera vaudoise. Preuve de l’avant-garde que représentent les trolleybus AG300T, l’un d’eux est présenté au 51ème Congrès de l’Union Internationale des Transports Publics (UITP) en juin 1995 à Paris.
Dès le mois d’août 1995, les 17 trolleybus restants sont progressivement mis en service sur la ligne. Les Berna quant à eux prennent une retraite bien méritée, après 38 ans de bons et loyaux services. Au mois de septembre, les nouvelles infrastructures prévues depuis la fin des années 1980 sont elles aussi mises en service.
Equipée de véhicules à la pointe de la modernité et de locaux flambant neufs, l’entreprise VMCV entame résolument une nouvelle ère à l’aube du 21ème siècle.


Crédit photo : Jean-Pierre Butikofer (1995)
Les années 2000
Au cours des années 2000, le projet d’hôpital Riviera Chablais à Rennaz et les interrogations autour de son accessibilité amènent chez VMCV la question de prolonger la ligne 201 jusqu’à Rennaz. Sa desserte étant assurée par des trolleybus, cela nécessiterait de prolonger la ligne de contact. Au fil des discussions avec les différents pouvoirs publics concernés, il est décidé en 2017 de ne pas l’étendre entre Villeneuve à Rennaz. VMCV doit donc réfléchir à une solution pour rallier le futur hôpital en s’accommodant de cette spécificité. De plus, la 2ème génération de trolleybus étant en circulation depuis 22 ans, il faut également envisager son renouvellement.


Crédit photo : 1. 2. VMCV (2018-2019) / 3. 4. Trevor Jones (2019)
La 3ème génération aux airs futuristes
Du côté des constructeurs, les avancées dans le domaine permettent la mise au point de trolleybus dotés d’une technologie hybride mêlant électricité et batteries. VMCV fait encore une fois montre d’avant-gardisme et s’y intéresse de près. En 2017, l’entreprise renouvelle sa confiance au constructeur belge VanHool et arrête son choix sur le modèle Exqui.City. 16 véhicules sont commandés pour une mise en service au cours de l’année 2019, année d’ouverture de l’hôpital Riviera Chablais.
Comme son prédécesseur, l’Exqui.City est équipé d’un moteur et d’un système de traction Kiepe. Long de 18 mètres et large de 2,5 mètres, il propose un total de 135 places, 42 assises et 93 debout. Grâce à son équipement hybride, le trolleybus 3ème génération peut ainsi circuler normalement entre Vevey et Villeneuve, avant d’abaisser ses perches et de basculer sur un système de batteries pour poursuivre sa course jusqu’à Rennaz. Les batteries sont ensuite rechargées lorsque le trolleybus est relié à la ligne de contact.

Plans du trolleybus ExquiCity
Les premiers trolleybus arrivent chez VMCV au mois de novembre 2019 et leur inauguration se tient le 5 décembre 2019, aux ateliers VMCV. Le reste de la flotte suit en début d’année 2020 et remplace peu à peu les AG300T, lesquels auront circulé pendant près de 25 ans sur la ligne 201.
Avec son design moderne, l’Exqui.City se prête particulièrement bien à l’exercice des habillages intégraux. VMCV développant des partenariats avec différents acteurs culturels régionaux, ils sont déjà nombreux à avoir affiché leurs couleurs sur ces véhicules.
Tous en Chœur / Dolce Riviera (3x) / La Revue Vaudoise 2020 / Montreux Noël / Les Spectacles des Remparts / Le château de Chillon / Le Montreux Jazz Festival … et d’autres inédits bientôt !





Crédit photo : 1. 3. 5. Valentin Flauraud, VFLPIX.com (2021) / 2. 4. Emmanuel Denis, Agence Muto (2021-2022)


